La violence aux urgences : un quotidien inéluctable

Publié le par Un ange en blanc

Les urgences : aller vite, courir, gérer les patients, les familles, les collègues, les entrées, les sorties ...

Tout ce fait très vitre, trop vite parfois ... Mais pas pour tout le monde malheureusement !

 

Il y a des gens pour qui cela ne va assez vite ... Il faut les voir avant tout le monde, il faut s'en occuper en priorité, il faut se dépêcher de les laisser sortir parce qu'ils en ont assez, que cela ne va pas assez vite. Comment faire comprendre que d'autres personnes arrivées après ont besoin de nous en priorité ... Dur de comprendre que l'on doit attendre ! Après tout nous sommes aux urgences, on est donc prioritaire. Malheureusement cela ne se passe pas comme cela !

 

De fil en aiguille la pression s'installe, les tons montent, les proches s'en mêlent, interpellent toute personne en blouse blanche (du médecin à l'agent de nettoyage en passant par l'infirmière) pour poser encore et encore la question : "Bon c'est mon tour ?" et toujours la même réponse : " quand cela sera votre tour nous viendrons vous chercher, pour le moment des patients plus graves sont arrivés et sont prioritaires; merci de votre patience".

 

Et puis au bout du compte la soupape éclate : l'équipe n'est qu'une bande de bons à rien, on fout rien, on laisse attendre les gens, ... Insultes, agressions verbales voire physiques ...

 

Ceci mesdames et messieurs est notre quotidien. Il ne se passe pas une heure sans que nous vivions cette situation. Et cette dernière peut s'envenimer très vite : la fatigue, le stress, l'épuisement moral, ... Un mot malheureux et la violence physique est là, menaces de mort, de violences ... On comprend, les familles sont stressées, les patients effrayées ... Cela on comprend.

 

Au bout de trois ans j'ai vu beaucoup de choses de cette sorte. Mais je suis toujours aussi choquée que l'on puisse s'en prendre à un soignant car celui-ci met du temps ... à faire une sortie informatique alors que le voisin est dans un état grave.

 

Et je pense que l'on pourrait écrire une "Loi de Murphy" sur cette réalité : "Les patients les plus demandeurs sont la plus part du temps les patients les moins graves".

 

Je ne dis pas que les gens qui râlent n'ont rien à faire aux urgences. Je demande simplement que l'on respecte les équipes qui se mobilisent pour prendre en charge les gens du mieux qu'ils peuvent. Malheureusement les urgences ce n'est pas la banque du coin : le premier arrivé n'est pas forcément le premier servi. Et éttrangement cette notion est parfois très difficile à intégrer.

 

Le monde est fou, et les urgences en sont l'asile.

Publié dans Les coups de gueule

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